L'euro au plus haut depuis juillet face à un dollar affaibli

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Publié par Myriam Zein le 6 mars, 2020.
Tags: Euro, Dollar, coronavirus

Londres (awp/afp) - L'euro est grimpé vendredi à un sommet plus vu depuis début juillet face à un dollar affaibli par les perspectives de nouvelles baisses des taux d'intérêt aux Etats-Unis.

Vers 09H45 GMT (10H45 HEC), l'euro prenait 0,47% face au billet vert, à 1,1290 dollar, un niveau plus vu depuis l'été dernier.

"Guère étonnant", a réagi Ulrich Leuchtmann, analyste pour Commerzbank, en expliquant que "le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, a déjà donné de lourds indices en faveur d'une prochaine baisse des taux".

"Compte tenu de la rapidité avec laquelle (le virus) se répand (...) (il est nécessaire de) prendre des décisions plus audacieuses, et de le faire tôt plutôt que trop tard", a en effet déclaré jeudi M. Kaplan, qui dirige l'une des 12 banques régionales qui composent la Banque centrale américaine.

Face à l'épidémie, la Fed a abaissé mardi ses taux d'un demi-point de pourcentage, n'attendant pas sa prochaine réunion monétaire, une première depuis la crise financière de 2008.

Une baisse des taux de la Fed permet de soutenir l'économie par la croissance mais rend le dollar moins rémunérateur et donc moins attractif pour les cambistes.

"Valeur refuge face au coronavirus (au début de l'épidémie), le billet vert est devenu du jour au lendemain la devise à ne plus avoir en portefeuille après les premiers cas déclarés aux États-Unis", a fait remarquer John Plassard, analyste pour Mirabaud Securities.

Jeudi, le coronavirus avait contaminé plus de 180 personnes aux Etats-Unis et fait onze morts. Des chiffres cependant bien inférieurs à l'Union européenne, avec plusieurs milliers de personnes touchées et plus de 150 décès.

Mais la politique monétaire de la Banque centrale européenne, déjà ultra-accommodante, lui laisse moins de marges de manoeuvre que la Fed pour agir.

Si des mesures sont attendues le 12 mars, à l'issue de sa prochaine réunion de politique monétaire, celles-ci pourraient "décevoir les attentes du marché", a souligné Ken Wattret, économiste pour le cabinet IHS Markit.

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